Wadad Halawani -- Mon Histoire

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Wadad Halawani

Mère et citoyenne courage

En septembre 1982, après le blocus de Beyrouth-Ouest et l'invasion israélienne, la ville connaît une accalmie qui permet à la famille de Wadad Halawani de rentrer à la maison. Le vendredi 24, alors qu’elle prépare de la kebbé et que ses deux jeunes fils regardent des dessins animés, la porte sonne. Deux hommes armés avec des cartes officielles demandent à amener son mari Adnan pour une enquête sur un accident de voiture. Wadad questionne, les hommes la rassurent. Adnan part avec eux. Il ne reviendra jamais. Au début, Wadad attend, se rend à l’école où elle enseigne, invente des histoires pour rassurer ses enfants. Leur père sera bientôt de retour. En novembre, elle découvre qu’elle n’est pas la seule à attendre un proche qui n’est pas rentré. Elle lance un appel à la radio. Le mercredi 17 novembre, elle retrouve les femmes et les hommes qui ont répondu à son appel sur la corniche Mazraa. Ensemble, ils se mettent à manifester, d’abord de façon spontanée, puis de manière plus organisée jusqu'à fonder le “Comité des parents des personnes enlevées et disparues au Liban”. Ce comité est devenu une institution. Fin 2018, près de trente ans après la fin de la guerre civile, la justice libanaise s’empare du dossier : les familles de disparus ont “le droit de savoir”. Mais les dirigeants n’ont toujours pas le courage d’affronter cette situation. Un jour, en pleine manifestation pour scander leurs revendications devant la maison d’un premier ministre, les protestataires, avec Wadad à leur tête, se rendent compte que ce dernier s’enfuit par la porte arrière. Depuis 1982, Wadad archive tous les documents liés à sa cause. En juillet 2006, lorsque l’armée israélienne attaque le Liban et qu’il faut à nouveau déménager d’urgence, Wadad sauve ces archives qui racontent une part sombre de l’histoire du pays sur laquelle cette mère et citoyenne courage aux yeux pétillants, continue à vouloir faire lumière.

Région d'origineBeyrouth

Date de naissance

Sais-tu que ?Une femme dont le mari a disparu n’est considérée ni épouse, ni célibataire, ni divorcée, ni veuve. Elle ne peut utiliser l’argent de son mari ou vendre ses biens, elle ne peut obtenir de passeport ni pour elle ni pour ses enfants mineurs. Sur les plans personnel, social, juridique et administratif, elle a un statut inférieur à l’homme, ce qui lui rend la vie impossible.

Fait marquantFondatrice et présidente du “Comité des parents des personnes enlevées et disparues au Liban”. Militante très active pour la cause des disparus.

Citation“Trente ans après le premier rassemblement des familles des disparus et kidnappés, je lance un appel à la jeunesse libanaise pour qu'elle fasse preuve de responsabilité et se charge de ce dossier.” “Nous pardonnons le passé en échange d’un sursaut moral que nous devons réaliser ensemble.”

À venir...

Son portrait est dessiné par: Joseph Kai

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