Siham Nasser -- Mon Histoire

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Siham Nasser

Metteuse en scène idéaliste et rebelle

Automne 2019, en pleine « révolution libanaise », le collectif théâtral Zoukak rend hommage à Siham Nasser. Cette metteuse en scène, partie à soixante-neuf ans, préparait une création autour de Hamlet de Shakespeare. Sa vie, son parcours et ses combats sont longuement applaudis par le public. Siham a mis en scène de grands acteurs libanais comme Joseph Bou Nassar, Issam Bou Khaled, Julia Kassar et Aida Sabra, elle a parié sur des jeunes comédiens comme Maya Zbib et Ali Chahrour. Dans une des grandes salles froides de l’Université libanaise, qu’elle a jadis fréquentée, étudiant la littérature anglaise et le théâtre, cette femme, bijoux en argent aux oreilles et aux poignets, se passe la main dans les cheveux qu’elle garde rebelles, comme elle. Ses étudiants acceptent son intransigeance. Elle a toujours su leur donner confiance et les pousser à offrir le meilleur d’eux-mêmes pour occuper la scène de la façon la plus juste et engagée. En 1975, elle offre son premier lever de rideau avec Splendeur et mort de Joaquín Murieta, de Pablo Neruda. Suite à ce travail, elle décide de délaisser le jeu et de se consacrer entièrement et passionnément à la mise en scène qu’elle a aussi étudiée à Washington. Siham a choisi le théâtre absurde et expérimental pour mettre au plateau le désarroi, la détresse, les grandes questions traversées par sa génération. Elle a emprunté les mots de Beckett, de Duras, de Dostoïevski, d’Anouilh… et a souvent fait appel à d’autres arts comme la musique et la peinture qu’elle a mêlés au théâtre. Son travail a été présenté sur les scènes beyrouthines et internationales, avec notamment La poche secrète qui a obtenu en 1992 le premier prix au Festival international du Caire pour le théâtre expérimental. Elle aurait aimé qu’on aille au spectacle autant qu’au restaurant. Qu’on se nourrisse de mots et d’idées pour changer ce monde sur lequel elle posait un regard lucide tout en fumant et buvant son café qu’elle aimait bien noir.

Région d'origineBaalbeck

Date de naissance1950

Sais-tu que ?L'État libanais n’a pas de politique culturelle. Les compagnies théâtrales ne reçoivent pas d’aide ni de subvention du gouvernement. Pour Siham et pour tous les artistes œuvrant dans ce domaine, trouver des fonds pour créer est souvent le plus difficile et le plus long.

Fait marquantFervente promotrice d'un théâtre indépendant, Siham Nasser a formé toute une génération de comédiennes, comédiens, metteuses et metteurs en scène libanais. Parmi ses créations : No Exit, Kellon Hon (Tous sont là), Al Jidar (Le mur).

Citation“La première peur est celle de parler… Le véritable mur n’existe pas vraiment sur scène mais nous sentons sa présence dans les contradictions du discours théâtral. Le mur, c’est la ligne de démarcation entre l’obscurité et la lumière, l’amour et la haine, la vie et la mort.”

À venir...

Son portrait est dessiné par: Joseph Kai

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