Sahar Fares -- Mon Histoire

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Sahar Fares

Une héroïne sacrifiée

2007, Sahar vient d’obtenir son brevet. Elle est décidée à apprendre un métier et supplie sa mère de l’inscrire à l’armée ou chez les Forces de sécurité intérieure. Sa mère la pousse plutôt à faire des études d’infirmière qu’elle terminera par une formation au sein de la Croix Rouge. Elle travaille quelques années dans différents hôpitaux. Bienveillante et toujours à l’écoute, elle se rend parfois au milieu de la nuit au chevet de proches qui ont besoin d’aide. Elle n’hésite jamais à prêter main forte si elle est témoin d’un accident. Elle a le cœur solide et est habituée à traiter tout type de blessures. Un jour, elle voit une annonce : la brigade des pompiers de Beyrouth recherche une secouriste. Elle n’a pas oublié son désir d’uniforme. Elle convainc sa mère de l’accompagner pour postuler. Et la voilà bientôt en rangers et uniforme militaire. Elle aime particulièrement les séances d’escalade, de descente en rappel et cherche toujours à battre son record. Elle aime l’ambiance de la caserne, la sensation d’être utile à la société, de servir son pays. Parfois, en arrangeant son béret devant la glace, elle imagine les galons qu’elle aimerait un jour accrocher à ses épaules et ses yeux brillent. Le 4 août 2020 vers 17h30, la brigade reçoit un appel. De grandes fumées sortent des dépôts du port de Beyrouth. Neuf pompiers et Sahar embarquent dans un fourgon d'incendie et une ambulance. L’équipe se rend vite compte que la situation les dépasse. Sahar appelle son fiancé. Elle qui n’a peur de rien est terrifiée. Elle regarde autour d’elle pour essayer de comprendre. Son fiancé lui dit de courir. Elle court. Les silos du port explosent. Toute l’équipe est tuée. En mars 2021, un monument est érigé en sa mémoire devant sa caserne. Lors de son inauguration, le gouverneur de Beyrouth déclare que « désormais, les rues de la ville ne seront plus décorées qu’en hommage à des personnes pauvres, des martyrs et des gens qui ont sacrifié leur vie pour cette terre. » Aujourd’hui, aucune justice n’a été rendue. Ce crime qui a tué plus de deux-cent-quinze personnes, blessé six-mille-cinq-cents et détruit une partie de la ville de Beyrouth reste impuni. Sahar Farès est une jeune femme qui voulait simplement bien faire son métier.

Région d'origineBekaa

Date de naissance20/01/1993

Sais-tu que ?Les neuf pompiers et Sahar ont involontairement sauvé les vies de leurs collègues : « Arrivés au port, face au gigantesque incendie, ils ont décidé d’appeler des renforts. Leur appel a sauvé une trentaine de leurs compagnons qui ont quitté la caserne, quelques secondes avant qu’elle ne soit complètement soufflée. S’ils étaient restés dans leurs chambres, leurs bureaux ou leur cantine, ils auraient été tués. » Lieutenant Ali Najem

Citation« Je ne sens plus rien. Comment voulez-vous que je sente ? Comment peux-tu voir cette fleur, cette jeune fille, cette femme forte qui vaut cent hommes, être tuée de la sorte ? Que quelqu’un m’explique » Gilbert Karaan, fiancé de Sahar

À venir...

Son portrait est dessiné par: Maya Zankoul

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