Hanane Hajj Ali -- Mon Histoire

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Hanane Hajj Ali

Artiviste dans l’âme

Artiviste dans l’âme Lorsqu’elle foule les planches de la scène, Hanane a le cœur qui vibre. Sa voie, elle l’a trouvée. Dans un pays où les femmes sont parfois muselées, elle se dresse, la tête haute. Le secret qu’elle garde est prêt à être dévoilé ce soir et elle a le trac en voyant son père assis dans le public, le pied dans le plâtre. Il ne peut pas se dérober. Il la verra, sa fille rebelle, qui a fait des études de théâtre en secret, en parallèle aux études de biologie qu’il lui avait imposées. Il la verra et il en sera fier. Sa performance est un succès et la consacre comme une comédienne à part entière. Dans les embrassades qui suivent, elle se souvient des pièces de théâtre qu’elle inventait avec ses amis, de sa grand-mère qui lui a montré le chemin de la liberté. C’est le début d’une vie toute entière dédiée à l'art, la culture et la transmission. Elle participe à la création de nombreuses associations qui dressent des ponts entre les genres, les différentes générations et les différents milieux de la société libanaise. Sa passion du théâtre l’emporte partout dans le monde : la France, Singapour, les États-Unis, l’Angleterre… Mais son pays de prédilection reste le Liban, où elle enseigne l’art dramatique à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. C’est là que Hanane vit sa mission : œuvrer pour la libération de la femme qui est toujours au centre de son travail, que ce soit à travers le théâtre ou son engagement citoyen. Elle reçoit d’ailleurs en 2021 le prestigieux prix américain Gilder / Coigney qui la récompense pour son talent et pour son engagement envers le soutien des femmes par la pratique théâtrale. Aujourd'hui elle s’engage encore, avec ses concitoyens, dans les rues et sur les planches, n’ayant jamais oublié, au fil des années, la jeune fille qui avait osé tenir tête à son père pour obtenir sa liberté.

Région d'origineBaabda

Date de naissance1958

Sais-tu que ?Hanane Hajj Ali a refusé des bourses d’études à la Sorbonne, à Paris, puis aux Etats-Unis, car elle voulait rester au Liban pour pouvoir y développer le théâtre tel qu’elle l’aime, œuvrer pour la réforme des lois de la censure au Liban, pour la défense de la liberté d'expression et la décentralisation de la culture.

Citation: « Ce n’est pas un hasard si la femme est la colonne vertébrale de 99 pour cent de mes pièces. La femme muselée, à l’identité effacée, à la mémoire atrophiée. En tant que femme, je possède les outils pour sonder l’âme de mes consœurs, connaître leurs soucis, défricher leurs idées, leur langage et leur personnalité. Je considère que je suis chanceuse dans cet aspect-là. Ceci dit, je réfléchis toujours à l’échelle humaine, et non pas pour un genre spécifique. »

À venir...

Son portrait est dessiné par: Kamal Hakim

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